Une Nouvelle fantastique à lire absolument....

Les élèves de seconde BEP MDC dans le cadre d'une activité en français (lecture du recueil de nouvelles de Dino Buzzati) ont créé leur propre nouvelle fantastique.
Cinq minutes de lecture pour un réel plaisir ...


« Vivez des moments inoubliables »

Nouvelle fantastique

 

Les secondes MDC,

Steeven, Geoffroy, Barbara, Sandra, Corinne, Nagui, Adel, Nassim, Marion, Imède, Marine, Billal, Sonia.

 

 


        


       Comme tous les dimanches, en fin d’après-midi, je proposai d’aller me promener avec mes enfants et ma femme. Et près de chez nous, il y avait une fête foraine avec des manèges et des stands qui vendaient de la barbe à papa, des churros, des gaufres, des crêpes…

On entendait les cris des personnes qui avaient peur dans les attractions… Mes enfants étaient émerveillés par les clignotants rouge vif et les lumières jaunes. Nous décidions donc d’y aller.

Cela faisait déjà une heure que nous étions aux manèges et  mes enfants voulaient pour la cinquième fois retourner dans la même attraction. C’est à ce moment là que, agacé par tout ce bruit,  je détournai mon regard et aperçus à ma gauche sur une caravane une enseigne où il y avait inscrit : « Vivez des moments inoubliables ».

 

Au moment où j’allai frapper à la porte de cette caravane, j’entendis une voix stridente avec un accent d’Europe de l’Est qui me dit : « Entrez beau monsieur ». Devant moi se tenait une femme voilée avec une peau ridée et une longue robe noire déchirée. Elle avait les mains sur une boule de cristal avec les doigts remplis de grosses bagues. Elle me demanda de m’asseoir et elle me dit :

« - Donne moi ta main.

- Tenez.

- Je vois un changement dans ta vie, un …

- Oui ? »

J’étais curieux de connaître la suite, mais j’avais un étrange pressentiment en regardant ce visage ridé, fermé …

« - Je ne vous en dirai pas plus. HA ! HA ! HA !... Sortez tout de suite »

Je ne  me sentis pas  très bien, j’étais troublé par ces propos. Je décidai aussitôt d’oublier tout cela et je sortis de cette caravane.

 

Je fus très surpris qu’Isabelle et les enfants ne soient plus là. Je décidai de les chercher dans la foire, peut-être avaient-ils fait un tour ? En traversant la foire, j’étais étonné car je la trouvais petite. Ne retrouvant pas ma famille, je cherchais de partout, je remontais la pente qui donnait sur la place. A ma gauche, il y avait un stand à la pêche au canard et à ma droite, un stand de barbe à papa mais toujours pas de femme, ni d’enfants.

J’avais dû me tromper de chemin. Il commençait à se faire tard, les lumières s’allumaient les unes après les autres. Le vent soufflait, les arbres s’agitaient. Il y avait de plus en plus de personnes qui arrivaient dans la foire. Ma femme et mes enfants seraient-ils rentrés à la maison ? En trouvant un stand de tir, je décidai de jouer malgré mon inquiétude. Je gagnai une petite peluche : un ours marron avec de petites oreilles. Je la mis dans ma poche et partis. 

 

En sortant de la fête foraine, je vis une magnifique Chevrolet rouge des années 80, à côté une Camaro 80 bleu. Je continuai ma route, les passants avaient une drôle de tenue vestimentaire, un homme avait un pantalon patte d’éléphant, une coupe afro : cela me rappelait les années de mes 20 ans. Ils devaient sûrement tourner un film mais je n’étais pas au courant. Troublé par ces événements, je décidai d’aller voir mon meilleur ami Gérard au Livingstone, là où il avait l’habitude d’aller à cette heure-ci pour décompresser.

 

A l’entrée, j’aperçus le videur qui n’était pas le même : je m’attendais à voir Jean mais aujourd’hui je vis un homme de couleur noire de grande taille. Il avait la carrure d’un boxeur et portait un tee-shirt blanc qui lui serrait le corps avec un pantalon à pinces noir.

Il me donna une carte alors que je m’apprêtai à rentrer, sur celle-ci était écrit : « BAR LIVING STONE 1980 ».

 

J’entrai dans le pub, tout le personnel avait changé ; je ne connaissais plus personne… Je m’assis à une table et dis : «  Une bière pour cette table chérie ! ».

La jeune serveuse était bien plus jeune et plus attirante que celle d’avant : elle était blonde, vêtue d’une mini jupe rose et de bottes en cuir blanc. Elle avait un tatouage au bas du dos qui ressemblait à un papillon et de plus, un léger décolleté qui cachait sa forte poitrine.

Celle-ci s’approcha et répliqua : « Tu vas pas bien mon coco ! Fais voir ta carte d’identité ».

Je lui donnai et soudain elle se moqua de moi : « Sors de là mon petit minou ou j’appelle tes parents !»

Elle me rendit ma carte, sur celle-ci était indiqué mon âge : j’avais 15 ans.

 

Horrifié, je partis en courant. Je me mis à courir de toutes mes forces sans rien voir autour de moi. Je traversai la route, une voiture arriva en même temps et me renversa. Je perdis connaissance.

En me réveillant à l’hôpital, des images me revenaient : la fête foraine, le bar, la voyante…

 

       Une infirmière entra dans la chambre, sa tête ne m’était pas inconnue. Je me frottai les yeux, je ne rêvais pas : c’étais bien la voyante en face de moi ! Je pris peur.

       J’attendis que cette infirmière parte et me précipitai devant un miroir. Soulagé ! J’avais bien 40 ans. Je retrouvai avec plaisir le même visage, les quelques mèches grises mêlées avec mes cheveux bruns ainsi que mes rides sous mes yeux bleus. Ce n’était qu’un mauvais rêve…

 

         Une fois autorisé à sortir de l’hôpital, je m’habillai. Puis en descendant les escaliers de l’hôpital, je mis mes mains dans les poches du pantalon. Surpris, je trouvai dans une poche une carte où était inscrit «Bar Living Stone 1980» et dans une autre, un ours en peluche marron…
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